Je ne suis pas cette image du passé
Que tu gardes clouée dans ta mémoire ...
Cette image effacée qui n'en finit pas
De mourir en croix ...
Qui n'en peut plus de mourir en toi !
Je suis la fleur éclose
Sous les paupières closes
De ton Etre naissant !
Ouvre les yeux et vois !
Oui : je suis cette fleur qui exhale,
En ton nom, le parfum de ton âme,
En souvenir de Moi ...
Entends-Moi battre à ton oreille,
Dans le creux de ton cou,
Sous tes tempes, sur ton coeur :
Je suis plus proche de toi
Que le propre son de ta voix !
Souviens-toi !...
Quand nous jouions ensemble,
Dans les sources du temps,
Aux abords des consciences,
Je t'ai fait une promesse ...
Souviens-toi
Que tu t'es égaré, emprisonné,
Dans les mailles des filets
Cousus par toi ...
Aujourd'hui, tu frappes et tu cognes
Aux portes de l'éternité
Et tu demandes : « Pourquoi ? »
Car tu as oublié l'unique vérité :
Il n'y a pas de porte !
C'est sur toi que tu cognes
Et chacun de tes pleurs, pleure ... Sur Moi !
Par-delà tes coups et tes cris,
Toute la nuit de ton silence,
Je l'entends ...
Souviens-toi !
Quand nous jouions ensemble,
Dans les sources de joie,
Au bord de l'avenir, tu m'avais dit :
« J'y vais ! Je veux ! J'y crois ! »
Et tu t'es laissé emporté, submergé,
Dans les méandres des filets
Tissés par toi ...
Aujourd'hui, tu t'agites et tu cours
Dans les dédales de l'illusion,
Cherchant le fil qui remontera
La trame et te ramènera
Aux portes de la vérité !
Entends la seule vérité :
Tu es une de ces portes !
Et tu reviens ... Vers toi !
Oui ... Tu ris !
Tu me dis que tu pleures de joie !
Par-delà tes crises et tes doutes,
La Vie qui bat dans mon silence,
Enfin, tu l'entends :
Enfin, tu comprends
Que je n'ai jamais cessé d'être là,
Que je n'ai jamais cessé de t'aimer !
Que j'ai besoin de toi
Autant que toi de Moi !
Oui ... Tu te souviens !
Dans les sources de joie,
Aux abords des consciences,
Je t'ai fait la promesse
De répondre à ta voix
Quand tu m'appellerais ...
Maintenant, tu m'appelles ! Tu te réveilles
(Enfin !) d'un long sommeil
Et tu vois que je défais déjà
Les mailles des filets
Qui enserraient tes doigts ...
Viens ! Mon Ame ...
Blottir ton corps meurtri
Contre mon Corps ailé ...
Poser ton coeur blessé
Contre mon Coeur aimant !
Je te recouvrirai de mon Manteau de plumes,
Je te protègerai !
Oui, je t'entourerai
De l'Aile blanche de la Lumière
Et de l'Aile noire du Mystère
Et tu sauras ... Tu connaîtras
Que l'une et l'autre sont à toi ...
Que l'une et l'autre sont toi !
Viens ! Mon Ame !
En Moi, reconnais-toi !
Tu es la Lumière, le Mystère !
Tu es la Vie, simple et précieuse,
A travers qui, ici et maintenant,
JE SUIS !
Orâme. Marie-Hélène Dupont